Saint-Ouen, chef-d'œuvre du gothique rayonnant
Déjà au XVIIe siècle, à une époque où l’art gothique n’était plus à la mode, l’historien de l’abbaye de Saint-Ouen, dom Pommeraye, qualifiait l’église abbatiale de « magnifique Temple ». On ne sera donc pas surpris de voir que celle-ci figure sur la première liste des monuments historiques établie en 1840 à la demande de Prosper Mérimée. Après l’avoir visitée en 1849, le peintre Eugène Delacroix a écrit dans son Journal ces quelques mots admiratifs : « Ce lieu m’a toujours donné une sublime impression ; je ne compare aucune église à celle-là. »
En entrant dans l’église abbatiale, on est effectivement séduit par ses proportions grandioses, l’élégance de son architecture et sa luminosité exceptionnelle. Le chœur édifié durant la première moitié du XIVe siècle est un chef-d’œuvre de l’art gothique rayonnant. Le transept n’a été terminé qu’au milieu du XVe siècle et les travaux de la nef n’ont pris fin que durant la première moitié du XVIe siècle, époque où régnait l’art gothique flamboyant. Mais l’édifice présente une unité parfaite car les différents maîtres d’œuvre sont restés fidèles à ce qui avait été défini au XIVe siècle.
L’édifice a conservé sa magnifique parure de vitraux anciens. Et ses grandes orgues Cavaillé-Coll sont célèbres dans le monde entier pour la richesse de leur palette sonore.