Van Dongen. Deauville me va comme un gant
Kees Van Dongen, alias « Kiki », natif de Delfshaven (Pays-Bas) et installé à Paris à la toute fin du XIXe siècle, voisin et ami de Pablo Picasso au Bateau-Lavoir à Montmartre, qui a exposé avec les « Fauves » au Salon d’automne de 1905, prend ses « quartiers d’été » pendant près d’un demi-siècle à Deauville à partir de 1913. Si incontestablement la cité normande entre pleinement dans une stratégie de conquête visant à développer une célébrité déjà bien établie, la plage, le casino, le champ de courses, la vie mondaine deviennent des thèmes récurrents de sa production artistique et font l’objet d’expositions et d’un livre en collaboration avec le couturier Paul Poiret.
Les œuvres, les essais et la documentation réunis dans cet ouvrage, ouvrent de nouvelles perspectives sur l’œuvre d’un artiste dont la production, après le fauvisme, a été assez peu étudiée.
A Deauville, non seulement Van Dongen témoigne d’une société huppée souvent éloignée des turpitudes de l’Histoire, mais il perçoit dans les relâchements qu’autorise l’hédonisme inspiré par les lieux, tous les signes avant-coureurs d’une transformation radicale des mœurs dans la société du début du XXe siècle.
Van Dongen, libre-penseur, n’en est pas moins moraliste.